Alter Ego (coprod yaoi)

Samedi 5 janvier 6 05 /01 /Jan 18:58
Le chapitre 2 est disponible ici sur le blog d'Utopia, bonne lecture!





ALTER EGO
 
Chapitre 1

 

Un jeune homme blond, d’une vingtaine d’années, est installé sur un lit aux draps de soie blanche. Son corps est complètement nu. La fraîcheur de la pièce rend son immobilité impossible. Il semble tendu, impatient. Positionné sur le dos, calé sur ses avant-bras, l’une de ses jambes est pliée tandis que l’autre est étendue sur le lit. Son anatomie est totalement offerte.

Un autre homme se trouve dans cette même pièce. Celui-ci est assis sur un tabouret, un pinceau à la main, une tablette en bois dans l’autre. Son visage est masqué par son chevalet. Le haut de la toile ne laisse apparaître que ses yeux, ainsi qu’une simple mèche de couleur noir ébène balayant son front à chaque mouvement de tête. Son regard est brûlant, il ne cesse de scruter le jeune homme allongé sur ce lit.

De sa main agile, il ne rate aucun détail de ce corps, imperturbable face à cet homme qui ne cesse de bouger.

Ils parlent mais leur dialogue est inaudible. Dans un énième mouvement, le jeune modèle s’emmêle dans les draps, se couvre et tourne le dos au peintre. Ce dernier a l’air d’abandonner, il se lève, se dirige vers le fond de la pièce, sur une table en bois sombre, les pieds sont ornés de roses sculptées. Il y dépose ses outils, pinceau et tablette recouverte de peinture. Une fois les mains libres il se retourne et dirige son regard vers son modèle. Il s’adosse quelques secondes à cette table, les bras croisés, balayant sa tête de droite à gauche, les yeux fermés. Il finit enfin par la quitter pour finalement se rapprocher, d’un pas lent mais décidé, vers l’autre personne présente dans cette pièce. Cette personne lui tourne le dos, emmitouflée dans les draps. L’homme brun s’installe sur le grand lit, pose sa main sur la tête du blond et commence à la caresser lentement. Le jeune homme ne bronche pas, il tourne toujours le dos c’est alors que son cajoleur se penche sur lui et dépose sur sa joue un tendre baiser. Ce n’est qu’à ce moment qu’il se retourne et le regarde droit dans les yeux. Un regard tendre, affectueux, amoureux. Il tend alors une de ses mains vers son peintre et commence à lui frôler le visage et descend lentement vers son cou. Il s’arrête à ce niveau, le regard capturé par un bijou. Un tour de cou noir en velours, assez large pour accueillir quelques émeraudes, cinq exactement. Trois centrales et deux aux extrémités du collier, ces deux là représentent le corps de deux anges gracieux aux ailes repliées. Ce bijou le captive, il ne cesse de le détailler du bout des doigts tandis qu’il parle à son possesseur.

Une main se pose sur celle du jeune homme blond, une main recouverte de quelques taches de peinture. Doucement il la retire de son cou, baise le dos de cette main avant de la poser sur son torse, le modèle est confus, gêné, et détourne le regard. L’homme aux cheveux couleur noir ébène se penche alors sur lui et commence à l’embrasser tendrement. Très vite leur baiser devint plus fougueux, plus puissant, plus intense. Les baisers s’enchaînent, alors que les mains de chacun commencent à parcourir le corps de l’autre sans retenue.

Le peintre commence à retirer le drap qui cache ce corps laiteux de ses yeux, lorsqu’il remarque la poignée de porte de son atelier se baisser brusquement.

Une nuée d’hommes en tuniques rouges, armés de fouets et d’exemplaires de la Sainte Bible, pénètre dans l’entre du peintre, armes à ma main.

Affolé, surpris et déconcerté, le couple ne sait pas quoi faire. Leur premier réflexe est de se jeter dans les bras l’un de l’autre, se serrant le plus possible l’un contre l’autre. Le corps du jeune homme blond est parcouru de spasmes, il a du mal à respirer. L’autre homme reste calme en apparence, mais lui aussi est tétanisé par cette intrusion.

Les Inquisiteurs s’avancent rapidement vers eux. D’un geste brusque et violent, ils les séparent. Le brun se retrouve au sol et est tiré à l’extérieur de la pièce tandis que son amant est encore dans le lit, pétrifié de peur. Les larmes ont pris possession de leurs visages.

 

Ils sont à présent dehors, dans une charrette. Leurs mains sont attachées. La peur est toujours présente, les punisseurs d’hérétiques les conduisent vers leur lieu de punition… mais quel lieu... ?

L’un collé à l’autre le long du trajet, ils ne cessent de parler…

Ils arrivent enfin. Devant leur découverte, le couple se statufie. Le jeune blond craque, il n’en peut plus, il fond en larmes. Son compagnon essaie de tenir le coup, se mordant les lèvres.

Les gardes leur font signe de descendre mais aucun d’eux n’obéit. Ils reçoivent de violents coups de fouet par les religieux. Ils se décident enfin à descendre. Ils essaient de se rapprocher le plus possible l’un de l’autre mais les Inquisiteurs les séparent à chaque tentative réussie. Ils sont soudain séparés de plusieurs mètres. Toute une foule les entoure, criant contre eux. On commence à les attacher à des poteaux. Leurs pieds sont posés sur plusieurs bûches de bois. Ils sont face à face. La peur est bien réelle sur chacun de leurs visages. Deux hommes habillés tout en noir s’avancent vers eux, torche à la main et mettent le feu aux bûches qui leurs servent de parterre. Les flammes montent vite. Elles grandissent encore et encore. Elles commencent à chauffer leur peau, à les brûler. Des cris retentissent.

 

-Je t’aime ! Ne m’oublie pas ! Ne m’oublie jamais !

 

Leur seule et dernière phrase. Phrase dite à l’unisson, les yeux dans les yeux avant de sombrer dans la mort…

 

 

~~~~~~~~

 

 

 

Lou se réveilla en sursaut, il était plein de sueur. En même temps, qui ne serait pas dans son état après un tel rêve ? Il avait tout ressenti, de la détresse de ce couple jusqu’aux flammes qui les avaient brûlés sur ces bûchers.

C’était pour lui la première fois qu’il faisait un tel rêve, un rêve si réaliste, un rêve à la limite du souvenir.

 

Se rallongeant sur son lit, Lou détourna la tête sur le côté et jeta un coup d’œil à son réveil.

 

-5h16 du mat’… bordel comment foirer une nuit… à quoi ça sert de me rendormir si c’est pour me lever dans… hé mais attends !

 

Quelque chose paressait étrange aux yeux de Lou, l’heure sur son réveil n’était pas fixe, elle clignotait, le soleil était déjà bien présent puisqu’il pouvait traverser ses épais rideaux de couleur rouge orangé. Quelle heure pouvait bien-t-il être ? Difficilement il se leva de son lit et partit en direction de son bureau où il trouva sa montre. Il se mit à lire l’heure par trois fois, se frottant les yeux entre chaque, avant d’être bien sûr de ce qu’il voyait.

 

-Et merde !! Connard de réveil !! 5h30 du mat’, mon cul ouais ! C’est 10h, bordel !

 

Il jeta sa montre sur son lit, récupéra quelques vêtements propres éparpillés sur le sol, s’habilla en quatrième vitesse et partit de chez lui sans même manger quelque chose.

Après une bonne demi-heure de transports en commun, il arriva enfin devant son école privée, une grande bâtisse blanche, datant de la Renaissance. Il accourut vers les grilles mais ne put aller plus loin. Elles étaient fermées, marquant ainsi l’impossibilité d’aller en cours pour les retardataires. Dans cette école, aucun retard n’était toléré, règlement strict, imposé par le Conseil Général n’incluant que des membres de bonne famille, oblige.

Pestant contre lui-même, Lou quitta la place où se trouvait son école, et partit traînant du pied jusqu’à son endroit préféré.

A chaque pas qu’il faisait, il ne savait pourquoi, mais son rêve devenait de plus en plus présent dans sa mémoire. Quelque chose le dérangeait, quelqu’un… non quelque chose, oui c’était ça, ce tour du cou, il était certain de l’avoir déjà vu quelque part, mais où ?

Tout en se posant ses questions, ses pieds le menèrent instinctivement à son endroit préféré : un musée consacré à la Renaissance Italienne. Comme chaque jour depuis son arrivée à Paris, il grimpa les hautes marches de ce musée et y rentra. Il adorait se trouver dans ce lieu, les meubles, les peintures, tout l’attirait. Il était tellement passionné par ceci qu’il avait décidé de poser pour son simple plaisir mais aussi pour se faire un peu d’argent de poche.

Comme à chaque fois il passa devant Charles le gardien du musée, le salua et se dirigea vers une petite pièce se trouvant au fond du musée. Une petite pièce qui renfermait son tableau préféré, celui qui le touchait le plus. La peinture d’un couple pas tellement ordinaire. Deux hommes, enlacés étaient représentés.

Comme à son habitude il s’installa sur la banquette disposée devant ce tableau et resta là, à le contempler, le regard triste, mélancolique.




Par Natsuko - Publié dans : Alter Ego (coprod yaoi) - Communauté : Les Archanges de Sade
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